Articles Tagués ‘Brutal Death Metal’

Quand on vient de Christchurch en Nouvelle-Zélande, est-on condamné à chanter du gospel ? Foutre Diable non ! Organectomy nous le prouve avec ce clou sous l’ongle !

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La rentrée c’est un peu Noël avec sa pléthore de sorties (plus ou moins heureuse) ; en vrac cette année : le dernier et dynamique Brujeria (Esto Es Brujeria, grind, trash et bigarré), le dernier Otep (The God Slayer, dispensable, et mêlant reprises – Billie Eilish, Eminem, Slipknot, notamment, et titres originaux), le désormais quasi-régulier Cannibal Corpse (Chaos Horrific), le blasphématoire Memento Mori de Marduk, la claque Dying Fetus (Make Them Beg for Death) ou le dernier Shining (sobrement intitulé Shining, pour déroger à la règle des numérotations). Et bien sûr, le tant attendu nouvel album de Cryptopsy (Matt McGachy era) enfin signé chez une major.

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Cytotoxin – Nuklearth

Publié: 24 septembre 2020 dans Tympan Heureux
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Découverts en warm up du festival Hell over Europe II en 2018, les Wisigoths de Cytotoxin avaient mis le feu et à juste titre, Grimo étant un excellent showman doublé d’un growler assez impressionnant, et leur plaisir était communicatif.

M’étant jeté avec avidité sur leurs deux derniers albums avec grand plaisir, je ne pouvais que me précipiter sur ce troisième opus de chernobyl death metal.

Si le thème est similaire (l’impact de la catastrophe de Chernobyl), le traitement en est quelque peu différent ;

Ici, point de pig squeal. Le growl de Grimo est relativement constant d’un album à l’autre. Le groupe délaisse quelque peu les eaux putrides du brutal death metal pour lorgner vers le melodic, à l’instar d’un God Dethroned par exemple. Les hostilités sont ouvertes par « Atomb », avec un démarrage mid-tempo avant d’accélérer le rythme. La guitare s’en donne à coeur joie avec quelques soli bien placés. « Lupus Aurora », qui évoque le retour de la faune sauvage sur les ruines de Chernobyl est bien plus brutal avec cependant un passage, encore une fois, mélodique. « Uran Breath » continue dans la foulée.

« Dominus » commence par un growl bien caverneux et un riff presque indus. Chanté dans une caverne, il nous abat à la masse avant de nous traîner dans les rapides avec « Drown in Havoc » et sa batterie mitraillette. « Soul Harvester », bien massif, reprend un peu tout le bouzin : des riffs mid tempo, un growl qui descend, descend… Une batterie martiale et l’apparition du vocaliste de Beneath the Massacre. Headbang assuré.

« Coast of Lies » tape dur. Colère. « Quarantine Fortress » double les BPM… et double le chant guttural avec un featuring du vocaliste de Shadow of Intent. Faut suivre. La pause causée avec un poème en anglais / russe avec « Deadzone Anthem » repose les esgourdes avant le final éponyme « Nuklearth ». Et pour clore en beauté, l’instrumental « Mors Temporis » repose le voyageur fatigué.

En fait cet album m’a fait penser à The Unspoken King de Cryptospy qui délaissait le brutal death pour un deathcore qui avait quelque peu perturbé les fans de la première heure – en outre avec un changement de chanteur pas anodin car entre le growl putride de Lord Worm et celui plus « classique » de Matt Mc Gachy, il y avait un « gap » à franchir – et c’est sans doute pourquoi avec l’album éponyme sorti quatre ans plus tard, ils sont revenus à un gros son plus direct, plus cru et plus brutal. Sans lui retirer ses qualités, cet album est un poil trop linéaire, surtout au niveau du champ, même s’ils se sont offerts des invités qui n’apportent que peu de modulations. Allez, ce n’est que le troisième !

Tracklist

  1. Atomb
  2. Lupus Aurora
  3. Uran Breath
  4. Dominus
  5. Drown in Havoc
  6. Soul Harvester
  7. Coast of Lies
  8. Quarantine Fortress
  9. Deadzone Anthem
  10. Nuklearth
  11. Mors Temporis

Discographie

Cytotoxin – Radiophobia

Publié: 21 novembre 2018 dans Tympan Heureux
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Découvert en ouverture du festival Hell Over Europe II, ce groupe originaire d’Allemagne a créé le sous-genre « Chernobyl Metal ». Comprenez un bon gros brutal death metal ayant pour thématique l’accident de Tchernobyl en 1986.

Un album court (moins de 40 minutes pour 10 titres), excessif, mais qui évite la linéarité en proposant des titres rentre-dedans avec des changements de rythmique toutes les deux minutes.

« Survival Matrix » nous plonge dans le bain avec un jeu de guitare ultra-rapide, un growl des cavernes et un pig squeal juste hallucinant. « Ionosphere » se veut encore plus excessif, plus rapide, plus porcin aussi ; « Frontier of Perception », constitué pour majeure partie de borborygmes sur un mid-tempo glauque au possible, laisse pantois, pour remettre le couvert juste derrière. « Radiophobia », qui donne son nom à l’album, est un syndrome lié à la peur des radiations. Paf! Blasts, gruik entre deux couplets caverneux, t’y es là ?

« Dead Zone Walkthrough » est une parenthèse sonore digne de Fallout ou Metro 2033, et repose les esgourdes avant de reprendre avec « The Red Forest », suivi de « Heirs of the Downfall ». « Fallout Progeny » commence par une descente de toms qui remue les entrailles.

L’album se termine sur « Abysm Nucleus », morceau plus death tradi, plus lent, avec arpèges en tous genre, une mélodie qui ne serait pas sans rappeler un morceau classique (mais alors, lequel…) qui conclue fort heureusement l’album, avant « Prypjat », un instru qui rappelle ces outro que l’on trouve parfois sur les albums de black metal.

On appréciera que pour la plupart des titres, le groupe ait pris la peine d’expliquer l’intention et le motif. Et la méchante baffe que l’on aura pris à l’écoute de la galette !

En cette soirée de commémoration de l’armistice, le CCO accueillait une belle brochette de gutturaux. Clair qu’ils n’étaient pas ici pour beurrer des tartines. Alors j’avoue que j’étais venu d’abord pour Cryptopsy qui est un groupe que je suis depuis Once Was Not (2005), mais c’est toujours un plaisir de découvrir sur scène des groupes qui ont une certaine notoriété et que j’ai pu découvrir au fil des samplers de magazines de la presse spécialisée

Les hostilités sont ouvertes par Cytotoxin, un groupe teuton de brutal death metal, voire de « chernobyl death metal » comme ils le disent – pour situer la thématique. « Grimo » arrive sur scène avec son masque à gaz et son bidon de produits toxiques avant de nous asséner growls et pig squeals qui annoncent la couleur. C’est technique, c’est basique, c’est barré, et pour un groupe de chauffe, il aura réussi à poser l’ambiance dès le départ : headbanging et circle pit à tous les étages. Le chanteur (appelons-le comme cela) met le feu, communiquant et sympathique. C’est gagné. Alors, on se fout des paroles, hein, c’est l’énergie qui prime. Et l’amitié franco-allemande ! Avec seulement trois albums à leur actif, parions qu’ils n’ont pas fini de faire parler d’eux.

La salle était prête pour l’arrivée des stéphanois de Benighted. Pas de derby ce soir, le quatuor est accueilli comme enfants du pays. Julien Truchan (c’est fou comme il ressemble au chanteur ) comme chez lui, c’est mosh, donc c’est bien. La foule en délire reprendra les tubes du groupe en piochant tout au long de leur discographie (20 ans d’existence !) et dans leur nouvel EP, Dogs Always Bite Harder than Their Master. Au vu de l’énergie prodiguée par l’assistance, on se demande ce qu’il restera pour les deux groupes suivants !

Vient enfin le moment que j’attendais : les montréalais de Cryptopsy et son frontman Matt McGachy, le ‘talleux le plus chevelu qu’il m’ait été donné de rencontré. Un groupe toujours technique, brutal, mais timide au final, qui n’aura recueilli qu’un faible enthousiasme de la part de l’assistance – enfin, faible, c’était pas non plus morne hein. J’avoue que je n’aurai reconnu aucun morceau, (il faut dire que s’ils ont pioché dans les trois derniers, Cryptopsy et les deux EP The Book of Suffering, je ne les ai pas forcément encore bien « absorbés »). Occasion m’aura cependant été donné de discuter un peu avec le chanteur.

Pour clore ce festival, le clou du spectacle, les flamands d’Aborted et son frontman agressif – et francophone ; ses squelettes sanguinolents et son fond de scène à l’effigie du dernier album, TerrorVision. la fanbase bien présente, les fumigène et la moiteur de la salle combleront l’ambiance, les duo surprises avec Julien Truchan (Benighted) et Grimo (Cytotoxin) apporteront la petite touche de fantaise à ce summum de brutalité pour une soirée bien chargée en énergie.

Bon, j’avoue, 4 heures de brutal death metal, c’est long. Mais quel plaisir d’être témoin – et de vivre – ce partage entre un groupe et son public, sans barrière, sans sécurité intrusive – et sans débordement, juste un moment de fun.