Archives de la catégorie ‘Concerts & Spectacles’

Que voilà une bien belle salle que cette MJC de Rillieux La Pape, et qui accueille le fromage râpé sur le gratin du gros son qui tâche !

Le concert commence ce soir là avec les kiwis d’Organectomy pour un brutal death de bon aloi, qui n’oublie pas d’être mélodieux. Un growl qui sait se moduler, des percus au poil, guitare et basse au diapason, que demander de plus. Même si la salle n’est que peu remplie, la température monte déjà d’un cran. Bon, je les classe dans mes chouchous du genre avec Cryptopsy, Cytotoxin et Cattle Decapitation (qui fleurte entre deathgrind et brutal death)

La soirée se poursuit avec les ceusses pour lesquels je m’étais déplacé, curieux de voir la « nouvelle » révélation death, j’ai nommé l’innommable Sanguisugabogg. Avec un chanteur qui ressemble à Zach Galifianakis (avec des tatouages, et moins bonhomme), qui a des bras comme des jambons, on est sur du bon gros death qui tâche, sans concession et sans effet. Sympathique final ou le public est invité à monter sur scène pour un joyeux bordel !

La seconde surprise vient avec Enterprise Earth, qui étrenne son nouveau chanteur, un Tom Selleck aux cheveux longs qui nous étonnera par la diversité de son chant. Le guitariste offrira un chouette set. Un deathcore puissant et mélodique, à suivre.

Arrive enfin le groupe tant attendu, les papys du death, les Suffocation qu’on ne présente plus. On aura les yeux rivés sur Terrance Hobbs qui reste la mascotte du groupe, et on appréciera la sympathie du nouveau chanteur, arrivé en 2019. Un growl moins caverneux, plus « standard » que Frank Mullen. Les titres s’enchaîneront dans la sueur et le sang, la machinerie parfaitement huilée, avec des participations impromptues des growlers des précédents groupes qui affichent une franche sympathie.

Une soirée sous le signe du saignement de tympan, mais qui fait du bien par où ça passe !

Mais, franchement, ces gens qui ne profitent pas du concert et passe leur soirée à filmer, ça m’énerve !

Leur actualité

OrganectomyNail Below Nail (2022) • SanguisugaboggHomicidal Ecstasy (2023) • Enterprise EarthDeath: An Anthology (2024) • SuffocationHymns from the Apocrypha (2023)

Behemoth ouvrait les hostilités en cette soirée du 02/02/2020 (la seule date palindrome que l’on connaîtra ?) Du gros blackened death metal emphasé avec des titres issus de I Loved You At Your Darkest et de The Satanist. Dire que je les ai vus pour la dernière fois il y a presque 20 ans ! Gros son, effets pyrotechniques, pied de micro qui vaut son pesant, Nergal et sa bande ne font pas les choses à moitié et fond plus que le job de chauffe.

Slipknot pour sa tournée We Are Not Your Kind ratissera large et fera profiter d’un panel de titres issu de ses différents albums. En vrac : « (Sic) », « Eyeless », « Eeyore », « People = Shit », « Duality », « Vermilion », « Nero Forte », « A Liar’s Funeral », j’en passe et des meilleures. Alors, oui, nous on était tranquille pépouze assis bien en face de la scène, l’impression de regarder un spectacle de Playmobil déguisés, mais c’était quoi cette balance ? Une batterie qui faisait penser à St.Anger de Metallica, la voix de Corey Taylor écrasée, les instruments saturés et noyés… Et puis, désormais que le groupe est « mainstream » ou peu s’en faut, finies les bastons sur scène, un show presque trop propre pour un groupe que l’on attend chaotique… Et cette promesse d’être encore là dans 20 ans… C’est tout ce que je leur souhaite, mais bon, Kiss aujourd’hui ça n’a plus le même impact alors 9 papys masqués ça donnera quoi ?

Bon, malgré tout on ne va pas se cacher qu’on a passé un bon moment : Un sons et lumière qui pête, la basse – lance-flammes d’Alessandro Venterulla (ça ne rappelle pas un certain groupe allemand qui va aussi jouer à Lyon cet été ?), des gesticulations du DJ SidWilson dans son costume très particulier – mais fort réussi. D’ailleurs à noter que désormais les costumes sont dépareillés : les petits nouveaux sont en rouge, les DJ en blanc, les percus en noir, Jim Root haut noir et legging blanc… (Alors qu’aux arênes de Nîmes ils étaient tous en noir, alors, quoi ?)

Quand l’homme de The Police apparaît avec un bras en écharpe, on craint le pire. Puis, le monsieur s’explique, en français appuyé et littéraire, ses mésaventures et conclut par « je ne peux pas jouer de basse, mais je peux chanter ». Nous voilà rassurés.

Thomas Leeb, fils de, n’a rien à envier à son père : voix de velours, doigts de fée sur une guitare sèche qui rend moite la moitié de la salle. Le jeune virtuose chauffe la salle, mais était-ce bien nécessaire ? Amusant de voir l’hétérogénéité du public : parents venus avec leurs enfants, voire génération antérieure à la mienne !

Sting égrène durant le show les titres qui ont fait le succès du groupe londonien, démarrant dans une ambiance proche d’un groupe d’arrière salle, intimiste, avec un « Roxanne » presque timide, et faisant peu à peu monter la sauce avec les « tubes » : « Message in a Bottle », « Spirits in a material world », « Englishman in New York » mais aussi « King of Pain »… Mais aussi des tubes de sa carrière solo tel le glacial « Russians », le bientôt septuagénaire n’a rien perdu de sa voix, et le rock mâtiné de reggae et d’influences diverses reste intemporel. Un beau moment de partage et de nostalgie.

A Pale Tour Named Death

Publié: 5 février 2019 dans Concerts & Spectacles
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C’est dans une Halle Tony Garnier étonnamment bondée pour ce genre de concert que l’on va retrouver Tobias Forge et ses Ghouls.

Alors que vrombit la basse de Leif Edling, Candlemass ouvre ce bal de la décadence avec son heavy doom de facture classique, quoiqu’un peu linéaire. Johan Längqvist en fait des tonnes et a, apparemment vieilli – s’arrêtant à chaque titre pour s’humecter le gosier. Les titres s’enchaînent sans déplaisir mais sans non lus soulever les coeurs. On appréciera le « Solitude » de clôture.

Le temps de la mise en place du décor faste et pompeux, à l’image de la musique de Ghost, et les musiciens débarquent, ces anonymes goules en costume cintré noir et masque argenté pour deux heures de rock occulte et satanique, qui pourraient passer pour de tendres bluettes à qui ne maîtrise pas la langue de Shakespeare… « Rats » ouvre le bal et les titres / tubes s’enchaînent, entre deux changements de costumes du Cardinal Copia, battle des talentueux guitaristes et solo impromptu de saxo d’un pape zombi sous assistance respiratoire (?!), de « Life Eternal » à « Mummy Dust » en passant par « Per Aspera ad Inferi », piochant allègrement dans la malgré tout courte discographie du groupe suédois, de Opus Eponymous à Prequelle, le groupe parvient à faire hurler « Hail Satan » à une foule bigarrée, de la ménagère de plus de cinquante ans à l’étudiante prépubère en passant par le bon père de famille accompagné de sa progéniture. Si ça c’est pas métal !

On appréciera aussi la gouaille de Tobias Forge qui, s’il défraie les chroniques financières, n’en est pas moins un homme de scène !

En cette soirée de commémoration de l’armistice, le CCO accueillait une belle brochette de gutturaux. Clair qu’ils n’étaient pas ici pour beurrer des tartines. Alors j’avoue que j’étais venu d’abord pour Cryptopsy qui est un groupe que je suis depuis Once Was Not (2005), mais c’est toujours un plaisir de découvrir sur scène des groupes qui ont une certaine notoriété et que j’ai pu découvrir au fil des samplers de magazines de la presse spécialisée

Les hostilités sont ouvertes par Cytotoxin, un groupe teuton de brutal death metal, voire de « chernobyl death metal » comme ils le disent – pour situer la thématique. « Grimo » arrive sur scène avec son masque à gaz et son bidon de produits toxiques avant de nous asséner growls et pig squeals qui annoncent la couleur. C’est technique, c’est basique, c’est barré, et pour un groupe de chauffe, il aura réussi à poser l’ambiance dès le départ : headbanging et circle pit à tous les étages. Le chanteur (appelons-le comme cela) met le feu, communiquant et sympathique. C’est gagné. Alors, on se fout des paroles, hein, c’est l’énergie qui prime. Et l’amitié franco-allemande ! Avec seulement trois albums à leur actif, parions qu’ils n’ont pas fini de faire parler d’eux.

La salle était prête pour l’arrivée des stéphanois de Benighted. Pas de derby ce soir, le quatuor est accueilli comme enfants du pays. Julien Truchan (c’est fou comme il ressemble au chanteur ) comme chez lui, c’est mosh, donc c’est bien. La foule en délire reprendra les tubes du groupe en piochant tout au long de leur discographie (20 ans d’existence !) et dans leur nouvel EP, Dogs Always Bite Harder than Their Master. Au vu de l’énergie prodiguée par l’assistance, on se demande ce qu’il restera pour les deux groupes suivants !

Vient enfin le moment que j’attendais : les montréalais de Cryptopsy et son frontman Matt McGachy, le ‘talleux le plus chevelu qu’il m’ait été donné de rencontré. Un groupe toujours technique, brutal, mais timide au final, qui n’aura recueilli qu’un faible enthousiasme de la part de l’assistance – enfin, faible, c’était pas non plus morne hein. J’avoue que je n’aurai reconnu aucun morceau, (il faut dire que s’ils ont pioché dans les trois derniers, Cryptopsy et les deux EP The Book of Suffering, je ne les ai pas forcément encore bien « absorbés »). Occasion m’aura cependant été donné de discuter un peu avec le chanteur.

Pour clore ce festival, le clou du spectacle, les flamands d’Aborted et son frontman agressif – et francophone ; ses squelettes sanguinolents et son fond de scène à l’effigie du dernier album, TerrorVision. la fanbase bien présente, les fumigène et la moiteur de la salle combleront l’ambiance, les duo surprises avec Julien Truchan (Benighted) et Grimo (Cytotoxin) apporteront la petite touche de fantaise à ce summum de brutalité pour une soirée bien chargée en énergie.

Bon, j’avoue, 4 heures de brutal death metal, c’est long. Mais quel plaisir d’être témoin – et de vivre – ce partage entre un groupe et son public, sans barrière, sans sécurité intrusive – et sans débordement, juste un moment de fun.

Ah, que de bonheur de voir mes idoles de jeunesse et d’entendre tous ces tubes (J’avais 10 ans lorsqu’on m’a offert mon premier 78 tours de « grand » : Scoundrel Days, leur deuxième album), repris par une foule bigarrée, des quadras accompagnés de leurs parents – ou de leurs enfants ; il faut dire que les reprises et remixes de « Take On Me » qu’on a pu entendre sur Le Monde Secret des Emojis (oui, je sais, ce n’est pas une référence), dans La La Land, Ready Player One ou Deadpool 2 y sont peut-être pour quelque chose 🙂

Thomas Khan, théatre antique de VienneBref avant l’arrivée des norvégiens, Thomas Khan, jeune clermontois prometteur, à la dure tâche de chauffer l’assistance (pas la peine, avec la trentaine de degrés au thermomètre) avec sa soul chaleureuse et intimiste. Chapeau bas l’artiste, seul sur scène, et cela jusqu’au soleil couchant. Beau.

Morten Harket et sa bande auront surtout puisé dans le répertoire pré-2000, avec en vrac « Crying in the Rain » (reprise de Carole King), « Sycamore Leaves », « The Living Daylights » (que l’on retrouve au générique de James Bond: Tuer n’est pas jouer), « Stay on these Roads », « The Blood That Moves the Body », « Cry Wolf », « Manhattan Skyline », « Train of Thought », « The Sun Always Shines on TV » ou « Hunting High and Low » ; et bien sûr « Take on Me » pour clore le spectacle.

A-Ha au théatre antique de VienneSi le claviériste Magne Furuholmen assurera le show, on regrettera la posture plutôt froide du beau Morten (quoique, beau, perso je trouve que Magne a mieux vieilli :)) ainsi que celee du guitariste Paul Waaktar-Savoy. Mais apparemment blessé au dos, ce dernier se contente de jouer assis. Quand au chanteur, il aurait été victime d’une violente migraine (aura-t-on compris ?) Et oui, on n’a plus vingt ans !

Malgré ce côté Benjamin Biolay (que je n’ai jamais vu sur scène hein, c’est une moquerie), la voix est toujours là, et le trio est brillamment accompagné d’un trio à cordes féminin ainsi que d’un batteur, d’un second guitariste et d’un claviériste fou qui enjolivent chaque morceau et apportent une emphase live bienheureuse. Un très bon moment de nostalgie !

En bonus, quelques vidéos sur Youtube (pas de moi)

Apocalyptica au Radiant

Publié: 10 novembre 2016 dans Concerts & Spectacles

Une belle soirée partagée avec mon épouse qui initiait ses tympans au style « métal ».

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Un concert qui démarre en douceur avec nos marseillais de Dagoba. Les nombreux changements de line-up n’enlèvent en rien les qualités du groupe dont seul le chanteur reste fidèle au poste depuis 30 ans déjà (il ne les fait pas, le bougre…) Un chant hurlé qui n’est pas sans rappeler Phil Anselmo, et des mélodies qui évoquent Machine Head (un sentiment que l’on retrouve dans les parties chantées aussi). Un set de trente minutes qui aura bien chauffé la salle – et fait fuir quelques quidams qui, comme nous, avaient omis de lire l’encart « première partie » du billet 🙂 On les sent contents d’être là, et ça fait zizir.

wp_20161107_21_37_51_pro1Après une pause toujours trop longue,  voilà nos finlandais qui déboulent, et cette fois accompagnés d’un vocaliste attitré (et non, ce n’était pas Franky Perez, le chanteur du petit dernier, Shadowmaker, mais plutôt un hardos sur le retour, permanente très eighties, mais qui avait de bons restes, malgré une balance approximative). Les voilà donc qui nous promènent d’un album à l’autre – 20 ans de carrière déjà – seulement ! 20 ans depuis le Plays Metallica by Four Cellos. Et entre les reprises (« Refuse/Resist », « Master of Puppets », « Inquisition Symphony »), les titres chantés (« Bittersweet », « I’m not Jesus », « Not Strong Enough ») et les interludes musicaux (dont je n’ai pas retenu les titres, mais toujours aussi puissants. Un groupe qui sait aussi s’amuser… Et qui nous propose un final é-norme comme à l’habitude avec « Hall of the Mountain King » (et un petit medley classique en intro humoristique)

Bref, Apocalyptica est un groupe à voir pour sa prestation scénique et musicale qui vaut le détour.

Quand tout bascule…

Publié: 20 janvier 2016 dans Concerts & Spectacles

Une pièce de Roberto Capezzone, jouée à la Bourse du Travail de Lyon par la compagnie théâtrale des HCL, Lumières en scène.

Quand tout basculeLa mairie du 3e propose chaque année un spectacle gratuit à ses administrés et cette année c’est une opérette l’air de rien d’actualité sur fond d’années folles : un hôtel de bord de mer où descendent les nantis, sorte d’auberge rouge où tout un chacun à d’inavouables secrets voir de honteux projets… Jusqu’au final assez déroutant.

N’aurait-ce été le problème de son, le moment est fort plaisant, l’on rit des petits à-propos résumant l’air de rien les affaires de cette maussade année 2015, certains acteurs chantent remarquablement bien et quelques rôles sont truculents – le couple hors-norme, le cuisinier, le mystérieux prince Rocco…

Chabtan au CCO Villeurbanne En feuilletant mon blog je retrouve la chronique de leur passage en 2009 dans cette même salle. Toujours un plaisir de retrouver les ricains de Nile et bien entourés encore une fois.

C’est Chabtan qui aura la difficile mission d’ouvrir le bal dans une salle à demi remplie et une atmosphère pas encore réchauffée (ni imbibée). Le combo parisien donnera malgré tout un set plus qu’honorable, nous présentant leur premier album, The Kiss of Coatlicue dont nous reparlerons dans ces colonnes. Un death / core primesautier qui gagnera en maturité, et surtout de l’audace dans leurs compositions !

Vient ensuite les italiens de Bloodtruth qui, je l’apprends, est un side-project de membres de Fleshgod Apocalypse. Beaucoup plus rentre dedans que leur projet initial, ça « envoie du bois » ! Et malgré les samples de choeurs grégoriens, c’est proprement sauvage. A voir sur album.

IMAG0377Je leur aurai préféré les aussies de Truth Corroded, au grunt plus aigu et plus compréhensible (enfin, on se comprend hein), et aux titres moins linéaires ; apparemment plutôt bien soutenus par Suffocation qui leur paieront des coups à boire entre chaque titre !

Pour l’anecdote, leur batteur ressemble comme deux gouttes d’eau à Zach Galifiniakis !

Enfin, les deux poids lourds de la soirée pouvaient débarquer dans une salle chauffée à blanc. Et Suffocation va en profiter pour étouffer tout le monde avec leur brutal death putrescent. On est à la limite de l’asphixie entre les riffs syncopés d’un Terrance Hobbs qui semble être la mascotte du groupe (tant il est rare de voir de telles dreads dans le death (dread is dead ?) et les vocaux profonds de (Franck Mullen mais sur les photos de Wikipedia il n’a pas de cheveux, alors que là…). Pas franchement fan de leur compos, mais y a rien à dire côté ambiance !

Quant à Nile…

C’est un véritable plaisir partagé à voir les mines réjouies de Karl Sanders et Dallas Toler-Wade. Alors que le groupe célèbre son huitième album, Dallas vante son side-project Narcotic Wasteland dont le premier opus éponyme livre un death technique aux lyrics sur les dépendances diverses et George Kollias, le batteur, peut s’enorgueillir de sa galette sobrement nommée Invictus dont il n’a pas à rougir. Les trois comparses accompagnés d’un n-ième bassiste (ils les usent à une vitesse…) sont visiblement ravis d’être là et Karl et Dallas enchaînent les soli avec la banane jusqu’aux oreilles. On aura droit à quelques « vieilleries » (« Lashed to the slave stick » de Annihilation of the wicked, « The Inevitable Degradation of Flesh » de At the Gaes of Sethu, « The Blessed dead » de In their darkened shrines, « Ithyphallic », « The Howling of the Jinn »…) mais aussi des titres de leur nouveau méfait (chronique à venir !) dont le terrifiant « Call to destruction » et l’effrayant « Evil to cast out Evil » à reprendre en choeur.

Et pour clore ce marathon death, un « Black Seeds Of Vengeance » avec un final en duo avec Suffo ! Ca valait le déplacement, je vous le dis !

Première édition d’une convention francophone consacrée au reclus de Providence et ça se passait dans la Capitale des Gaules, rien que ça !

Largement présentée par Poulpy sur son blog, ici, et , je m’empresse donc d’y aller de ma petite bafouille concernant les sympathiques rencontres que j’ai pu faire au détour des stands, plus particulièrement des auteurs présents en ce beau (mais chaud… mais chaud) dimanche de juillet. L’occasion aussi de rencontrer en chair et en tentacules des correspondants Facebook du groupe Nightgaunt / Lovecraft France mené d’une main de maître par un de mes amis de plume (et de houblon), Adam Joffrain. Oui, je sais, ça fait beaucoup de liens.

Bref, me voilà rendu à la Maison Ravier où je découvre déjà transpirant artistes divers et variés, qui dans l’illustration, qui dans l’artisanat (bijouterie et autres apparats ésotériques), le stand bien fourni de Trollune (livres, jeux de rôles et compagnie) et surtout une belle brochettes d’auteurs et scénaristes prêts à en découdre. Rapide tour de table avec ces quelques personnages haut en couleur, qui se sont élégamment prêtés au jeu de l’interview amateur, levant pour certains bien haut l’étendard lovecraftien, pour d’autres jouant à la parenthèse impromptue.

Tout commence avec StellamarisStellamaris de son nom de plume, écrivain à ses heures, poète avant tout et traducteur surtout. Initié par son fils aux jeux de rôle et à l’univers lovecraftien, il y a vite pris goût. Via l’auto-édition il a déjà publié au sein de Stellamaris plus de 200 ouvrages. Parmi ses oeuvres présentées au salon : la traduction des poésie d’Edgar Poe ou plutôt leur adaptation et Xura, récit d’une quête de jeu de rôles. Toujours dans le jeu de rôles, l’adaptation du JDR générique FU en français financé grâce au crowdfunding ulule, un système qui semble fonctionner pour l’auteur car depuis le 07/07/15 (diantre, c’est aujourd’hui) est ouverte un nouveau financement participatif pour l’adaptation non pas par un mais par deux auteurs des célèbres Fungi de Yuggoth en français et illustré s’il vous plaît.

Lovecraft, pour Stellamaris ? C’est avant tout les contrées du rêve (comme un certain LVCM il me semble…) et la métaphysique de l’exorcisme de ses propres démons au travers de l’écriture (l’exemple des maigres bêtes de la nuit (nightgaunts en anglais… tiens, tiens…) et des goules) que Lovecraft cauchemardait et dont il a fait des alliés dans ces fameuses contrées…

Mais ses projets ne s’arrêtent pas là et c’est toujours dans le domaine du JDR que notre sympathique écrivain souhaite perpétuer son art, notamment l’adaptation de la bande dessinée L’Agence Barbare en jeu de rôles ainsi qu’un JDR pour les pitits… Mais chuuut… Laissons-le rêver à cet avenir radieux…

Les auteurs au Nécronomi'conJe poursuis mon investigation par quatre auteurs sagement alignés (de gauche à droite : Jérôme Bouscaut, Tristan Lhomme, Nébal et Francis Valéry) De propos partagés en entrevue plus personnelle, j’aurai profité des différentes approches du mythe par ces quatre hurluberlus :

Jérôme Bouscaut, avant tout scénariste et surtout, scénariste de l’édition anniversaire des 30 ans de l’Appel de Cthulhu, ce n’est pas rien ! Mais aussi Kadath et pléthore d’autres collaborations dans le monde merveilleux du jeu sur table.

A la question « Pourquoi pas plus d’adaptation cinématographique de Lovecraft au cinéma – ou en tout cas de bonne adaptation ? » Il m’est répondu que c’est une question de moyens. Non môssieu, ce n’est pas qu’une question de moyens 😛

Tristan Lhomme baigne lui aussi depuis tout petit dans l’encre du dieu à tête de poulpe et on le retrouve chez Casus Belli, auteur de l’écran de la campagne des Masques de Nyarlathotep (qu’est-ce qu’elle m’aura fait du mal celle-là) ou dans Revoir Rome, un roman écrit d’après une couverture (! le challenge !)

Lovecraft pour Tristan c’est avant tout une histoire de construction intelligente d’un univers large bien que cloisonné, qui donne donc mesure à aller au-delà… Bien au-delà…

Nébal, qui sous ses dehors un peu ronchon (comme un dimanche matin on va dire) aura joué le jeu et j’aurais aimé avoir plus de temps à partager avec ce sympathique et prolifique blogueur qui aime chez Lovecraft son approche de l’écriture et son art de la phrase ainsi que les considérations philosophiques abordées. L’on parlera de choses et d’autres, de cinéma aussi, on y reviendra et Nébal me citera les excellents courts-métrages N&B de la H. P. Lovecraft Historical Society, Call of Cthulhu et The Whisperer In Darkness, mais aussi un film allemand de 2010, Die Farbe, adapté de la couleur tombée du ciel. Je citerai benoîtement Re-Animator film culte (que je n’ai ô ma honte point vu) mais pas forcément cinématographiquement de haut vol, ainsi que le tryptique « Nécronomicon » co-produit par Christophe Gans et Brian Yuzna et le Dagon de Stuart Gordon. Pour l’été il m’a conseillé La peau froide d’Albert Sanchez Piñol et Les Furies de Boras d’Anders Fager.

Dernier mais pas des moindres du quatuor (à l’instar d’un d’Artagnan), Francis Valéry, la soixantaine apaisée, polyvalent et artiste avant tout, sans entrave, un hymen à la liberté d’être et de créer, a publié plus de 70 ouvrages sur à peu près tout (sauf la cuisine et la politique ?), musicien à ses heures. Un régal que cet homme, qui s’intéresse surtout à la SF pure qui font la part belles aux qualités humaines.

Arnaud DelalandeJe me retourne, et qui vois-je ? Arnaud Delalande himself ! (Oui, bon, ça va, je connaissais pas avant ce dimanche) Un pro de chez pro, auteur de romans mêlant histoire et enquêtes policières (note : se jeter sur Le piège de Dante cet été), édité chez Grasset (s’il vous plaît) invité pour son roman Le piège de Lovecraft qui a reçu le prix Masterton en 2015. Bref, du lourd. Mais l’homme est aussi scénariste de bande-dessinées (AliénorChevalier d’Eon). Du haut niveau donc, mais l’homme reste souriant et agréable, disert sans être logorrhérique, avec qui j’aurais pu passer encore une bonne heure à parler littérature et cinéma. Des projets plein la tête, et la parenthèse « fantastique » n’est pas là pour fermer les portes…

Bref, un moment de partage fort apprécié, j’aurais aimé d’ailleurs parler plus longuement ou auditer les autres auteurs, mais le temps m’ayant malheureusement manqué, j’attendrai la prochaine édition !

Merci encore aux auteurs et ïa ftaghn (Parce que bon, il est 23:00 quand même) !